"sans arme, ni haine, ni violence"
Sans arme, ni haine ni violence relate les quelques jours que passent ensemble le célèbre malfaiteur Albert Spaggiari planqué en Amérique Latine, et un flic venu l’arrêter. Le bras de fer sous-jacent à la rencontre de ces deux hommes aux personnalités dissimulées, est assez bien mené pour que nous passions un agréable moment.
Le premier film de l’ex « Robins des Bois » se regarde agréablement, sans véritable enjeu, ni ennui, ni passion.
Pour approcher Spaggiari, le flic se fait passer pour un journaliste de Paris-Match en quête d’interviews. Gilles Lellouche l’incarne, opaque et charismatique. Jean-Paul Rouve interprète un pastiche clownesque du véritable truand, et occupe là un registre qui lui sied parfaitement. Une réussite originale du film est que notre regard sur le personnage fait volte-face en même temps que celui du flic qui le traque, sans que cela ne paraisse artificiel. Plutôt antipathique (raciste, égocentrique) et pitoyable (sa quête effrénée de la célébrité), il finit par conquérir notre sympathie, à fin, voire même au dernier plan.
Mais ce qui pose problème à mon avis, c’est l’inadéquation entre le personnage inventé par Rouve et ce que l’on sait du vrai. C’était un membre de l’OAS, complice de la pègre marseillaise et épaulé par des notables de Nice. On peut certes, au cinéma, prendre des libertés avec la réalité. Mais si le réalisateur voulait traiter de la complexité de cette personne, il ne fallait justement pas faire l'impasse sur ce qu'il avait d'excecrable. N’aurait-il pas mieux valu, du coup, assumer la création d’un autre personnage, simplement inspiré de lui, et portant éventuellement un autre nom ? La quête de reconnaissance de Spaggiari lui conférait peut-être ce côté clownesque et attachant. Mais ce para d’Indochine et militant d’extrême-droite ne mérite sans doute pas le portrait d’homme épris de liberté et doucement puéril que nous dépeint Rouve. Ce sera mon bémol, un peu moral.
http://lalune.over-blog.org/
Le premier film de l’ex « Robins des Bois » se regarde agréablement, sans véritable enjeu, ni ennui, ni passion.
Pour approcher Spaggiari, le flic se fait passer pour un journaliste de Paris-Match en quête d’interviews. Gilles Lellouche l’incarne, opaque et charismatique. Jean-Paul Rouve interprète un pastiche clownesque du véritable truand, et occupe là un registre qui lui sied parfaitement. Une réussite originale du film est que notre regard sur le personnage fait volte-face en même temps que celui du flic qui le traque, sans que cela ne paraisse artificiel. Plutôt antipathique (raciste, égocentrique) et pitoyable (sa quête effrénée de la célébrité), il finit par conquérir notre sympathie, à fin, voire même au dernier plan.
Mais ce qui pose problème à mon avis, c’est l’inadéquation entre le personnage inventé par Rouve et ce que l’on sait du vrai. C’était un membre de l’OAS, complice de la pègre marseillaise et épaulé par des notables de Nice. On peut certes, au cinéma, prendre des libertés avec la réalité. Mais si le réalisateur voulait traiter de la complexité de cette personne, il ne fallait justement pas faire l'impasse sur ce qu'il avait d'excecrable. N’aurait-il pas mieux valu, du coup, assumer la création d’un autre personnage, simplement inspiré de lui, et portant éventuellement un autre nom ? La quête de reconnaissance de Spaggiari lui conférait peut-être ce côté clownesque et attachant. Mais ce para d’Indochine et militant d’extrême-droite ne mérite sans doute pas le portrait d’homme épris de liberté et doucement puéril que nous dépeint Rouve. Ce sera mon bémol, un peu moral.
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